Sciences & Sociétés

Contexte

Cet axe de recherche-action a pour objectif de mobiliser la société sur les enjeux de biodiversité et la préparer à s’adapter aux changements globaux. Grâce au soutien en particulier du département des Deux-Sèvres et à l’implication des ONG et de l’Etat, des actions sont menées auprès des agriculteurs, des scolaires, enseignants, élus, agents communaux, habitants, apiculteurs.

En prise directe avec les acteurs du territoire, nous avons engagé depuis 2006 une démarche à l’interface science-société alliant l’ensemble des acteurs du territoire autour des enjeux de biodiversité. Les actions se déclinent autour de quatre volets:

1. Conservation de la nature

De nombreuses actions sont menées en partenariat avec différentes ONG locales, régionales ou nationales, mais aussi les collectivités et les services de l’état (DREAL, DDT). Ces actions visent par exemple à inverser la tendance au déclin voire l’extinction de plusieurs espèces patrimoniales d’oiseaux (outarde, busards, etc.), grâce à un partenariat fort avec les agriculteurs. En partenariat avec le monde cynégétique (ACCAs, Fédération départementale), un autre volet concerne la perdrix grise dont les populations se sont littéralement effondré.

2. Solutions fondées sur la nature

Ce deuxième volet concerne les relations entre la recherche et le monde de l’entreprise, autour des solutions fondées sur la nature. Un projet, initié en 2011, reposait par exemple sur un partenariat entre le CEBC une coopérative agricole locale (la Coopérative Entente Agricole) et visait la mise en place d’une filière courte de luzerne pour optimiser les services écosystémiques (restauration de la fertilité des sols, maintien de la biodiversité…) à l’échelle du territoire. L’idée d’une filière courte était de relancer la production de luzerne en développant les débouchés pour cette production dans le territoire et en rétablissant les échanges entre les céréaliers, en tant que producteurs de luzerne, et les éleveurs, en tant qu’utilisateurs. Ce projet, complexe et novateur, impliquait de concevoir des modes de gestion adaptés aux objectifs attendus, mais aussi des règles de gouvernance permettant des échanges durables entre acteurs du territoire.

 

Berthet, E., Bretagnolle, V., & Segrestin, B. (2014). Surmonter un blocage de l’innovation par la conception collective. Fourrages, (217), 13-21.

Berthet, E. T., Segrestin, B., & Hickey, G. M. (2016). Considering agro-ecosystems as ecological funds for collective design: New perspectives for environmental policy. Environmental science & policy, 61, 108-115.

 

3. Actions avec les citoyens

Un troisième volet repose sur les actions des citoyens, qu’il s’agisse de sciences participatives ou d’actions collectives autour des relations homme-nature. Par exemple, un dispositif de science citoyenne Mon Village Espace de Biodiversité avec ces emblématiques ruchers pédagogiques communaux a été mis en place entre 2012 et 2017.

HOUTE, S., LORANT, D. & BECU, N. (2020) L’émancipation des habitants au service de l’application des politiques publiques environnementales : étude d’un dispositif pilote de construction d’une gouvernance adaptative. Participations

4. Recherche-actions : Engager les parties-prenantes autour des enjeux sociétaux et environnementaux

Le quatrième volet concerne des projets plus globaux, qui associent des acteurs (agriculteurs, filières), les collectivités (et leur politiques publiques), les citoyens (habitants des villages, scolaires) et le monde de la recherche. Ce sont les champs d’action des projets Aliment’Actions ou Sanit’Actions qui visent à recréer du lien entre les producteurs et les consommateurs d’un même territoire ; ou entre les habitants humains et non humains et leur écosystème sous le prisme de la santé globale.

Mon Village Espace de Biodiversité

Mon Village Espace de Biodiversité est un des dispositifs de la plateforme VILLAGE. Il est développé sur toutes les communes de la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre entre 2012 et 2017, impliquant les 23 écoles primaires (2 236 élèves), environ 8% des foyers (1 518 jardins membres), les apiculteurs et tous les élus locaux.

Un dispositif de sciences citoyennes autour des relations Humain-Nature

Le dispositif VILLAGE cherche à rassembler des acteurs locaux autour d’actions dont l’objectif est de susciter l’intérêt des citoyens à observer la biodiversité ordinaire de leur territoire grâce à des protocoles scientifiques simples (ruches, abris à insectes, faune du jardin) issus de la science participative, les incitant à développer un esprit critique et curieux. Les données récoltées par les habitants contribuent à la coproduction de savoir sur le territoire, et le contact facilité avec les chercheurs rend la controverse scientifique accessible, où l’avis critique est encouragé pour faire évoluer les représentations scientifiques communes. Les actions proposées aux citoyens s’inspirent d’un modèle d’apprentissage par une démarche expérientielle qui vise à l’amélioration de la relation personne/groupe social/environnement favorisant chez les apprenants une conscientisation de leurs besoins dans leur milieu.

Les actions principales du dispositif

Les actions VILLAGE sont centrées sur des services écosystémiques liés à la gestion des espaces verts publics et des jardins privés, choisis comme étant les lieux les plus accessibles à chacun dans sa socialisation avec la nature. Elles sont déployées progressivement de l’école au territoire grâce à un partenariat initial avec la direction des services départementaux de l’éducation nationale. »

  • Un programme scolaire (94 classes, 2 236 élèves)

  • La distribution d’abris à insectes pour le jardin (1 518 familles)

  • La création de 23 œuvres d’art collaboratives entre les écoles

  • 33 universités populaires pour adultes

  • La mise en place de 23 ruchers pédagogiques communaux et leur récolte participative du miel

  • L’accompagnement de deux groupes de citoyens, 7/ des ateliers grand public sur la biodiversité locale (7 600 personnes)

  • L’accompagnement de deux groupes de citoyens

  • Des ateliers grand public sur la biodiversité locale (7 600 personnes)

  • Une rencontre annuelle de tous les participants (3 000 personnes)