Santé des Territoires
Repenser les territoires agricoles pour améliorer la santé humaine, de la biodiversité et de l’environnement
La mondialisation et l’intensification des interactions sociales et économiques, la surexploitation des ressources de la planète, les changements climatiques, ainsi que le nombre, la sévérité et l’étendue croissants des catastrophes naturelles ont tous contribué à nous faire prendre conscience du fait que l’avenir des sociétés humaines et le bien-être de la planète sont interdépendants. Mais les changements globaux (dérèglement climatique, urbanisation croissante, augmentation des densités de population humaine, échanges commerciaux et agricoles, changements d’usage des terres et érosion de la biodiversité) augmentent par ailleurs l’émergence des risques sanitaires ainsi que le nombre et la sévérité des catastrophes naturelles. En ce sens, il est clair que l’avenir des sociétés humaines et la santé des écosystèmes sont interdépendants.
ECOHEALTH
Le concept de « EcoHealth » nous aide à penser autrement nos relations avec l’environnement et la biodiversité. Ce concept repose sur une vision intégrative et transversale, fondée sur une compréhension des équilibres dynamiques entre la nature et les humains à travers les usages et pratiques développés par ces derniers dans un monde aux dimensions limitées. Ce concept permet d’aborder de manière systémique, interdisciplinaire et participative les problématiques liées aux maladies infectieuses et celles liées aux maladies chroniques engendrées par les substances chimiques et les matériaux (métaux lourds, nanoparticules), et leurs conséquences, non seulement pour la santé humaine, mais aussi pour la biodiversité et l’environnement.
Santé des Territoires
Sur la Zone Atelier « Plaine & Val de Sèvre » nous déclinons ce concept en abordant la problématique complexe des effets non intentionnels des produits phytopharmaceutiques (pesticides) sur l’Humain, la Biodiversité et l’Environnement. Le modèle agricole intensif dépend aujourd’hui fortement des pesticides. Cependant, au regard de ses externalités négatives sur l’environnement, la biodiversité et la santé humaine, ce modèle est au centre de débats ardents aussi bien au niveau des politiques publiques à mettre en œuvre qu’au niveau sociétal. Les controverses qui en émergent souffrent d’un manque de compréhension sur les liens entre utilisation des pesticides et impacts sur les écosystèmes (biodiversité et environnement physico-chimique) et les populations humaines, d’autant que les études disponibles pour fonder la prise de décision testent rarement des conditions réalistes d’exposition (cocktail de molécules, faibles doses), limitant ainsi leur pertinence pour la prise de décision.
Quels sont les effets à long terme de l’exposition à un cocktail de pesticides sur des organismes non-cibles ? Comment l’environnement, les habitudes alimentaires et le comportement des individus modulent ces effets ? SANIT’ACTIONs ambitionne d’apporter des connaissances à ces questions en analysant, en conditions naturelles à l’échelle du territoire agricole qu’est la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre, la chaîne pression (quantité de pesticides utilisée) – exposition (par ex. taux de pesticides quantifiés dans les habitations) – impacts (effets sur la santé des organismes, humains & oiseaux). De par son approche, le projet « Santé des territoires » permettra également d’éclairer le débat public sur (i) les impacts des pesticides sur les organismes non-cibles et en particulier sur les Zones de Non-Traitement et (ii) la rémanence de pesticides désormais interdits comme les néonicotinoïdes.
Le projet « Santé des territoires » rassemble un consortium interdisciplinaire constitué d’agroécologues, de chimistes, d’écologues, d’écophysiologues, d’écotoxicologues et de médecins épidémiologistes. De manière similaire aux autres axes du projet Transform’Actions de la Zone Atelier, la démarche de « Santé des territoires » s’inscrit dans une démarche de science post-normale dans laquelle les acteurs – exploitants agricoles, habitants des villages, médecins et scientifiques – sont directement impliqués.